Il est important de savoir que ceci n'est pas du télé-enseignement ,
mais un simple support documentaire destiné à aider les élèves dans leurs révisions.
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Albin Egger-Linz, Den Namenlosen, 1914 (Ceux qui ont perdu leur nom, 1914), 1916, huile sur toile, Heeresgeschichtliches Museum, Vienne.
Voici un premier chant : Nous sommes au "front" en 1917, pendant la "Grande Guerre" de 1914-1918
Des collégiens en parlent :
www.dailymotion.com/video/xc4c8p_l-oeil-du-collegien-2009-2010-la-chanson-de-craonne_creation
"Ecoutons-voir !.." : La chanson de Craonne
( le lien google maps : www.maplandia.com/france/picardie/aisne/laon/craonne/ )
www.dailymotion.com/video/x30dzv_chanson-de-craonne_news
L'interprète est ici Marc Ogeret (né en 1932).
En voici le texte :
Paroles diffusées par Paul Vaillant-Couturier
Quand au bout d'huit jours le r'pos terminé
On va reprendre les tranchées,
Notre place est si utile
Que sans nous on prend la pile
Mais c'est bien fini, on en a assez
Personne ne veut plus marcher
Et le cœur bien gros, comm' dans un sanglot
On dit adieu aux civ'lots
Même sans tambours, même sans trompettes
On s'en va là-haut en baissant la tête
- Refrain :
Adieu la vie, adieu l'amour,
Adieu toutes les femmes
C'est bien fini, c'est pour toujours
De cette guerre infâme
C'est à Craonne sur le plateau
Qu'on doit laisser sa peau
Car nous sommes tous condamnés
C'est nous les sacrifiés
Huit jours de tranchée, huit jours de souffrance
Pourtant on a l'espérance
Que ce soir viendra la r'lève
Que nous attendons sans trêve
Soudain dans la nuit et le silence
On voit quelqu'un qui s'avance
C'est un officier de chasseurs à pied
Qui vient pour nous remplacer
Doucement dans l'ombre sous la pluie qui tombe
Les petits chasseurs vont chercher leurs tombes
- Refrain -
C'est malheureux d'voir sur les grands boulevards
Tous ces gros qui font la foire
Si pour eux la vie est rose
Pour nous c'est pas la même chose
Au lieu d'se cacher tous ces embusqués
Feraient mieux d'monter aux tranchées
Pour défendre leur bien, car nous n'avons rien
Nous autres les pauv' purotins
Tous les camarades sont enterrés là
Pour défendr' les biens de ces messieurs là
- Refrain :
Ceux qu'ont le pognon, ceux-là reviendront
Car c'est pour eux qu'on crève
Mais c'est fini, car les trouffions
Vont tous se mettre en grève
Ce s'ra votre tour messieurs les gros
De monter sur l'plateau
Car si vous voulez faire la guerre
Payez-la de votre peau
La structure musicale de cette chanson est fort simple :Une mélodie pour les couplets .Chacun d'eux ayant ses propres paroles.
Une autre mélodie pour le refrain,qui revient régulièrement.
Un schéma du type : Introduction instrumentale à l'accordéon / Couplet 1/ Refrain /Couplet 2 / Refrain / Couplet 3 / et Refrain sur nouvelles paroles.
Chaque couplet se termine musicalement par un petit "pont" qui permet la "modulation" vers le refrain.
Pour comprendre le contexte d'écriture de cette chanson , il est indispensable de se replonger un court instant en 1917 : fr.wikipedia.org/wiki/Mutineries_de_1917
Voici une brève reconstitution cinématographique : (ne pas hésiter à passer sur l'introduction et aller directement à l'extrait du film). www.youtube.com/watch
Flashback :
Revenons, si vous le voulez bien, une poignée d'années en arrière...pour mieux saisir le contexte artistique des années charnières du 19 ème et du 20 ème siècle.
La musique de cette chanson est issue de "Bonsoir m'amour", une valse d'amour à succès, datant de 1911 et composée par Charles Sablon (1871 - 1928).
Ecoutons-en un extrait :
www.deljehier.levillage.org/telechargements/chan_anc/liebel_emma_bonsoir_m_amour.mp3
En voici le texte : www.chanson.udenap.org/paroles/bonsoir_m_amour.htm
On dansait dessus dans les guinguettes du bord de Marne en ce début de 20 ème siècle.
L'insouciance qui précéda la grande guerre...fut sublimée par de grands artistes peintres.
Quel était le cadre de la chanson originale , celle qui faisait danser les citoyens d'alors ?
Peut-être avait-il le visage d'un de ces dimanches ensoleillés que les peintres impressionnistes nous ont donné à voir à la fin du 19ème siècle ? :
Auguste Renoir : "Le déjeuner de canotiers"
renoir.chez.com/canotier.htm
Plus tard , son deuxième fils , le cinéaste jean Renoir, réalisera en 1959 "un Déjeuner sur l'herbe" qui sera
un hommage à l'art de son père comme à celui de Monet :
fr.wikipedia.org/wiki/Le_D%C3%A9jeuner_sur_l%27herbe_%28film%29
Ou bien ...
Claude Monet : "Bain à la Grenouillère"
fr.wikipedia.org/wiki/Bain_%C3%A0_la_Grenouill%C3%A8re
Peu de cinéastes ont , 70 ans après, rendu cette atmosphère avec la justesse et la sensibilité de Bertrand Tavernier , dans le film : "Un dimanche à la campagne"...
Il faut s'imprégner de ces instants de musique et de grâce habitées des ces êtres vivant quelques instants l'âme et le coeur au bord de l'eau...
"Ecoutons-voir" ...
www.dailymotion.com/video/x647uv_un-dimanche-a-la-campagne_travel
...Puis vint la Guerre :
https://www.youtube.com/watch?v=pXNYRYqL-D0
L'argument de Brundibar est une leçon d'optimisme : Les héros de l'opéra, Pepicek et Anicka, tentent de gagner quelques sous en chantant dans la rue, afin de pouvoir acheter du lait et des médicaments pour leur maman malade. Mais ils se voient chassés de leur quartier par le méchant Brundibar (le Bourdon), qui a peur de cette jeune concurrence. Coup de chance, les enfants sont aidés par le Chien, le Chat et le Moineau, doués de parole...
Le thème se présente en notes conjointes -utilisation des intervalles de demi-tons- il semble simple presque enfantin :
Brundibar est un opéra de Hans Krasa sur un livret d'Adolf Hoffmeister. Il a été créé clandestinement dans un orphelinat de Prague au cours de l'hiver 1942-1943, et a été joué dans le camp de Theresienstadt où avaient été déportés la plupart des musiciens ayant participé à sa création. Le fait que les héros soient des enfants, l'esprit de rébellion que l'on trouve dans l'œuvre font que de Brundibar est l'un des symboles de l'esprit de résistance dans ghetto et le camp de TEREZIN.
Voici un document filmé par les nazis sur ce camp : www.youtube.com/watch
Le grand critique musical Alain Lompech décrit dans le journal "Le Monde" du 15 novembre 1993 :
"D'abord cachée. Bientôt en pleine lumière. Les nazis avaient compris que l'élite culturelle parquée à Terezin pouvait servir au mieux les intérêts de leur propagande. Ils encouragèrent donc toutes les initiatives, laissant des choeurs, des orchestres, se constituer. On organisa des représentations théâtrales, on monta des opéras à Terezin. Un piano fut apporté. Il n'avait pas de pieds, on le posa sur des caisses. Mahler, Schoenberg, interdits ailleurs, côtoyèrent Bizet, Schubert, Brahms, Zemlinsky, Chopin, Debussy et la musique des compositeurs internés"
Découvrons le site des compositeurs déportés :
claude.torres1.perso.sfr.fr/Terezin/index.html
"Les concerts se donnaient sur une plate-forme installée spécialement. Les nazis y assistaient, ravis, comme ils assistaient à tous ceux qui étaient donnés en Allemagne et ailleurs. Trois différences : il n'y avait aucun juif dans les salles de concert de cet ailleurs ; on n'y jouait pas la musique des compositeurs interdits, et certains concerts étaient enregistrés .
Un groupe de jazz se créa. Les Ghetto Swingers www.google.fr/imgres eurent de grands soirs qu'un film immortalisa. Il ne restait plus qu'à nettoyer les carreaux, installer des pots de géraniums sur les fenêtres, tondre les pelouses, rafraîchir les peintures, habiller décemment les prisonniers, maquiller les femmes et organiser une belle représentation d'opéra.
Des enfants y chanteraient, car ce ne pouvait être qu'un opéra pour enfants. Brundibar, du compositeur Hans Krasa (gazé à Auschwitz, le 17 octobre 1944), fut ainsi représenté le 20 août 1944 devant les envoyés du Comité international de la Croix-Rouge bernés. Ces jours-là, la Propagandastaffel tourna un film. Dans Le Führer offre une ville aux juifs, des gens heureux applaudissent à tout rompre."
Alain Lompech (Le Monde)
Voici un programme de musique donné en 1943 à TEREZIN :
Que devient aujourd'hui cet opéra (Brundibar) qui nous est aussi parvenu sous forme de partition musicale ?
Il est régulièrement interprété dans le monde entier par des professionnels ,comme des amateurs :
www.youtube.com/watch
des castings ont lieu régulièrement pour monter cette partition :
www.opera-junior.com/spectacles/brundibar.html
Une chanson de Jean Ferrat rend hommage à Robert Desnos, poète français mort au camp de concentration de Theresienstadt, le 8 juin 1945 :
www.youtube.com/watch
Y avait-il d'autres artistes à Terezin et dans les autres camps de concentration?
Voici le site ART FACTORIES DE TEREZIN :
www.artfactories.net/M-E-C-C-A-Terezin.html
et des témoignages de quelques grands peintres et graveurs .
d-d.natanson.pagesperso-orange.fr/art_et_camps.htm#persecution
d-d.natanson.pagesperso-orange.fr/art_et_camps.htm#Malvina%20Schalkova
d-d.natanson.pagesperso-orange.fr/art_et_camps.htm#zoran
d-d.natanson.pagesperso-orange.fr/art_et_camps.htm#Bokor
Voici, pour celles et ceux qui veulent aller plus loin dans la connaissance historique ,un cours réputé sur la question de TEREZIN : www.akadem.org/sommaire/themes/histoire/1/8/module_2804.php
J.N.Roblin Collège R.Dufy - Nice